Depuis la rentrée, des individus liées à la nébuleuse de « la manif pour tous » distribuent des tracts dénonçant l’opération ABCD de l’égalité devant les écoles du département.
Pour la FCPE6’, ces tracts mensongers dénoncent une prétendue théorie du genre qui n’existe pas.
Les militants de « la manif pour tous », après la polémique autour des manuels de SVT de 1re, ont décidé de mener une nouvelle offensive en milieu scolaire en appelant en particulier à faire des distributions devant les écoles primaires de notre département.
L’ académie de Bordeaux étant pilote du dispositif « ABCD de l’égalité » visant à promouvoir l’égalité fille-garçon dès l’école primaire, ce collectif mobilise pour dénoncer ce qu’il appelle : « la théorie du genre ».
La théorie du genre n’existe pas !
Cette expression a été inventée par ceux qui s’opposent à un domaine de recherche pluridisciplinaire, né il y a une trentaine d’années en Europe, qui s’intéresse aux rôles et responsabilités dévolus aux hommes et aux femmes dans une société. Il s’agit d’analyser la construction sociale de la différence des sexes dans la société, telle que Simone de Beauvoir l’écrivait en 1949 « On ne naît pas femme, on le devient », expression tout aussi symétriquement applicable aux hommes.
Être sensibilisé aux études de genre, c’est faire la part du culturel, des stéréotypes pesant sur les individus en fonction de leur sexe, et avoir conscience des rapports sociaux entre les sexes. C’est admettre que le chromosome Y n’est pas incompatible avec les tâches ménagères, et le destin des femmes n’est pas exclusivement d’être mères, par exemple !
Il ne s’agit évidemment pas de nier les différences biologiques mais de les remettre à leur juste place.
Il n’est pas question d’enseigner les études sur le genre à l’école primaire, ni de faire la promotion d’une orientation sexuelle plutôt qu’une autre.
En revanche, le questionnement des représentations, des stéréotypes liés au genre et des inégalités qu’ils véhiculent a toute sa place à l’école de la République. Ces réflexions s’inscrivent dans une démarche d’éducation à la lutte contre le sexisme, pour l’égalité fille-garçon et pour l’accueil de toutes les familles à l’école.
L’école participe à véhiculer les stéréotypes
À l’école, ces rapports sociaux de sexe ont cours et sont maintenant bien connus. Le système éducatif les reproduit par ses hiérarchies entre professions, l’orientation des élèves, les pratiques de classe et les interactions enseignant/élèves, l’image des disciplines, l’évaluation des élèves, les manuels scolaires, la littérature de jeunesse, l’occupation de l’espace dans la cour et la présence symbolique dans la classe...
Nous devons veiller à ne pas enfermer les enseignants et les élèves dans des schémas étriqués, afin de laisser ouvert le champ de tous les possibles, choix d’orientation scolaire et professionnelle ou choix de loisirs, et de permettre l’épanouissement de toutes et tous. Il s’agit de lutter contre les stéréotypes, de promouvoir la diversité. Cela se pratique au quotidien, dans les attitudes et les réactions, et peut également être traité lors d’activités pédagogiques plus spécifiques.
La FCPE et le SNUipp-FSU rappellent que la mission de l’école est de promouvoir une éducation non sexiste et de lutter contre toutes les discriminations ! Ils demandent aux représentants de l’État la plus grande fermeté face à toute attaque contre les fondements de la République. Ils appellent le Ministre et ses représentants locaux à mettre en œuvre une formation et à proposer des ressources pédagogiques aux des enseignants pour leur permettre de combattre dans leurs classes, toutes les représentations et comportements discriminatoires.
on admet les différences, on combat les inégalités